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romandiePARIS (Sipa) — Les accompagnants de personnes handicapées doivent bénéficier d'une formation professionnelle et d'un statut pérenne, tels sont les objectifs fixés mardi par les ministres George Pau-Langevin (Réussite éducative) et Marie-Arlette Carlotti (Personnes handicapées) à un groupe de travail.

"La situation des accompagnants est particulièrement précaire, c'est une situation extrêmement urgente", a assuré Mme Carlotti lors d'une visite au lycée professionnel Marcel-Duprez à Paris. "Il n'est pas acceptable que l'accompagnement humain soit assuré par des gens qui aient un travail précaire, qui ne soient pas professionnels" a-t-elle ajouté, en affirmant par ailleurs que la formation au handicap concernerait également les enseignants et personnels de l'Education nationale.

"On est en train de créer un nouveau métier", a indiqué Mme Pau-Langevin. "Il faut établir un "référentiel de tout ce qu'il est nécessaire d'avoir comme compétences, aptitudes (...) pour exercer ce métier" a-t-elle précisé en présence du futur groupe de travail.

 

Actuellement, les auxiliaires de vie scolaire (AVS) interviennent dans les classes, en milieu ordinaire, pour compenser le handicap des enfants qui en ont besoin. Ils sont recrutés sans condition de diplôme, travaillent avec des contrats de travail à durée limitée et bénéficient de 60 heures de formation.

La situation devrait changer, même s'il faudra encore un peu de temps. Mardi, Mmes Pau-Langevin et Carlotti ont installé officiellement un groupe de travail sur la "professionnalisation des accompagnants" qui rendra à la mi-mars ses préconisations. La quarantaine de membres (associations familiales, syndicats, personnels de l'Education nationale...) doivent se pencher sur la formation, la professionnalisation, le cadre d'emploi, le statut des accompagnants et les passerelles possibles avec d'autres professions.

Il faudra par exemple établir s'il faut créer une nouvelle formation ou inclure cette profession à une formation déjà existante, ou bien encore si l'accompagnant d'un enfant doit être le même à l'école et hors de l'école.

 

"La professionnalisation des accompagnants, je l'entends dans la continuité et la fluidité. L'idée est que ce soit pérenne" a expliqué Pénélope Komites, la présidente du groupe de travail qui dit connaître l'attente "immense" des parents et des associations.

En effet, les familles réclament depuis des années un accompagnement de qualité. Fin septembre, la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph) avait lancé un cri d'alarme: selon elle, trois semaines après la rentrée, entre 5.000 et 6.000 enfants handicapés n'avaient pu faire leur rentrée faute de personnel, et ceci malgré la création de 1.500 postes d'AVS à la rentrée.

 

"Nous sommes très heureux de la mise en place de ce groupe de travail", a déclaré à Sipa Sophie Cluzel, présidente de la Fnaseph. "Nous sommes également satisfaits qu'il soit ouvert aux entreprises car c'est le gage d'une insertion professionnelle au-delà du parcours scolaire et social", a-t-elle ajouté.

Depuis la loi de 2005 qui a instauré un droit à la scolarisation pour toutes les personnes handicapées, le nombre d'enfants inscrits à l'école en milieu ordinaire a connu une nette augmentation, de 151.523 en 2005 à 227.000 (estimation) en 2012.

 

Marie-Arlette Carlotti a affirmé qu'un recensement des besoins, visant notamment à évaluer le nombre d'enfants qui ne sont toujours pas scolarisés, était en cours.

ad/mw

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