Blog de François Rebsamen - 10/06/2011 17:53:11

La deuxième Conférence nationale du handicap (CNH) a eu lieu aujourd'hui : nouvelle occasion ratée pour les associations de ce secteur et opération marketing pas vraiment réussie pour le Gouvernement. Les français attendent pourtant des résultats.

En 2003, Jacques Chirac déclarait le handicap grande cause nationale. Les français auront eu la loi de 2005 en réponse et les conseils généraux la responsabilité de trouver des solutions.

 

En 2008, Nicolas Sarkozy initiait la première conférence nationale du handicap avec en point d'orgue l'annonce de la création de 50.000 places d'accueil et une réforme de l'Allocation adulte handicapé. Les français auront pourtant une année 2009 déclarée comme « année noire du Handicap » par l'Association des Paralysés de France et une succession de mesures vidant de son contenu la loi de 2005 avec en conclusion une censure constitutionnelle d'un article de la loi de finances proposé par le gouvernement tendant à modifier directement la portée de l'obligation d'accessibilité.

 

Aujourd'hui, nous sommes donc au troisième acte du triste simulacre auquel se livrent les gouvernements de droite depuis des années. L'année 2011, prétendument consacrée « aux droits des patients » avait déjà bien mal commencé pour les personnes en situation de handicap puisqu'un projet de décret du gouvernement modifiait en catimini la composition des Commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées.

Il y a une différence entre les annonces répétées lors de grenelles, conférences, articles divers et variés et les actes et les résultats.

 

Nous aurons le 28 juin prochain l'occasion au Sénat de rediscuter d'une proposition de loi tendant à améliorer le fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées et portant diverses dispositions relatives à la politique du handicap.

 

L'occasion pour nous de rappeler au Gouvernement qu'il y a une question préalable à toute annonce et mesure phare : est-il ou non décidé à régler sa dette de 34 millions d'euros aux Maisons Départementales des Personnes Handicapées et à respecter ses engagements pour l'avenir en matière de handicap? À défaut, aucun dispositif ne suppléera cette carence. Je le rappelle : le chantier ouvert par la loi de 2005 demeurera, en l'absence des moyens nécessaires, en friche.

Imprimer