Arguments de la Fnaseph

Suite à la conférence Nationale du Handicap du 8 juin 2011, nous avons été entendu sur un point : La Fin des contrat aidés pour l’accompagnement des élèves handicapés et le retour pour tous les accompagnants à des contrats de 6 ans. Parallèlement l’annonce de la création d’un nouveau corps de personnel (un de plus) les Assistants de Scolarisation sorte d’AVS collectif d’Aide à l’équipe et à l’école pour mieux accueillir les enfants handicapés. Belle initiative de mise en accessibilité de l’école MAIS toujours le plus grand flou sur sa mise en musique : Qui va les recruter ? Comment et où les mettre en place ? Comment les encadrer et les former ?

Pendant ce temps les Auxiliaires de Vie Scolaire individuels AVS ne sont toujours pas mieux traités en terme d’encadrement de formation, de salaire, de carrière possible. Pendant ce temps malgré la volonté du Chef de l’état, nous sommes toujours dans l‘attente de la reprise du groupe interministériel pour améliorer les conditions de réemploi par les associations, des AVS « remerciés » par l’éducation Nationale au bout de 6 ans.

C’est pour cela que la FNASEPH poursuit ses campagnes de auprès du Grand Public sur l’indispensable création d’un vrai métier d’accompagnant à la Vie Scolaire Sociale et d’insertion Professionnelle. Faire respecter, complètement, le droit des enfants handicapés à une scolarité et, dès qu’il est nécessaire, à un accompagnement de qualité devant leur permettre d’atteindre le plein épanouissement de leurs compétence.

Pour que nos enfants puissent Grandir à l’école pour mieux Grandir en Société.

Panorama de la scolarisation les élèves handicapés

1- Le droit à l’éducation et à la scolarisation pour tous est un droit fondamental

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » (Déclaration des droits de l’Homme)
« L’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture » (Préambule de la Constitution de 1946, repris par la Constitution de 1958)
« Les personnes handicapées doivent, sur la base de l’égalité avec les autres, avoir accès, dans les communautés où elles vivent, à un enseignement primaire inclusif, de qualité et gratuit, et à l’enseignement secondaire…
… Il doit être procédé à des aménagements raisonnables en fonction des besoins de chacun…
… Les personnes handicapées doivent bénéficier de l’accompagnement nécessaire pour faciliter leur éducation effective…
… Des mesures d’accompagnement individualisé efficaces doivent être prises dans des environnements qui optimisent le progrès scolaire et la socialisation, conformément à la pleine intégration » (Convention des Nations Unies du 13 décembre 2006, article 24)

En France, ce droit a été pleinement reconnu par la loi du 11 février 2005 

2. La loi du 11 février 2005 « Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » : une avancée sociale de première importance

Mais l’exercice de ce droit est strictement encadré

L’attribution d’un AVS par la MDPH n’est donc jamais automatique. Elle résulte de l’instruction de cas individuels et personnalisés.

3- Six ans après sa promulgation, l’expérience montre que la loi du 11 février 2005 répondait à de profonds besoins des enfants handicapés et de leurs familles

4- Six ans après sa promulgation, la loi du 11 février 2005 suscite des déceptions à la hauteur des espoirs qu’elle avait fait naître.

Ces dysfonctionnements qui se multiplient ont pour conséquence que sur les 60 000 enfants qui bénéficient d’une notification d’accompagnement, on estime à environ 5 000 ceux qui ne sont pas accompagnés du tout ou ne le sont que très partiellement. Et, pour un plus grand nombre d’autres, c’est la qualité même, la continuité de leur accompagnement qui devrait être questionnées. Pour ces derniers, il serait alors justifié de parler de « mal accompagnement ».

5 - Pour tous les enfants, mal accompagnés, tardivement accompagnés, insuffisamment accompagnés ou non accompagnés, il s’agit d’une véritable perte de chances

6- Pour tous les enfants, mal accompagnés, tardivement accompagnés, insuffisamment accompagnés ou non accompagnés, il s’agit d’un véritable déni de droit

Lorsqu’une autorité administrative s’abstient d’exécuter une décision prise dans le cadre d’une loi et au terme d’une procédure légale, cette abstention s’analyse comme un excès de pouvoir susceptible d’un recours devant la juridiction administrative.
C’est le cas lorsqu’une Inspection Académique ne met pas à la disposition d’un enfant handicapé scolarisé l’AVS qui lui a été régulièrement notifié par une CDAPH.
C’est le cas lorsqu’une Inspection Académique modifie unilatéralement le nombre d’heures d’AVS notifiées.

Un certain nombre de familles ont d’ores et déjà intenté de telles actions devant les tribunaux administratifs et ont obtenu gain de cause.

Devant la poursuite de la dégradation de la situation, un nombre grandissant de familles se constitue en collectifs pour s’entraider mutuellement dans l’engagement de ces démarches contentieuses.

On a ainsi connaissance d’une dizaine de tels collectifs, représentant plusieurs dizaines d’associations et de familles, et ayant déjà ou étant prêt à porter leur contentieux devant les tribunaux.

On ne peut évidemment que déplorer la judiciarisation de ces conflits. Elle n’est que la traduction de l’exaspération des familles devant le dévoiement pratique d’une loi porteuse, pour elles, de tant d’espoir.

7- L’exaspération des familles se nourrit d’une accumulation de déconvenues

Les associations représentatives des familles d’enfants handicapés militent activement pour 2 objectifs :

Les associations et les familles qu’elles représentent ne peuvent plus accepter d’être ballottées au gré d’initiatives sans lendemain et de voir écartée leur expérience et leur expertise dans des domaines où elles devraient être incontournables et incontournées.

8- Il s’agit d’une remise en cause des valeurs proclamées par notre société et inspiratrices de la loi de 2005

Notre société ne peut pas se vouloir plus solidaire et cautionner de véritables pertes de chances pour plusieurs milliers d’enfants.

Notre société ne peut pas faire de la lutte contre toutes les discriminations et de la promotion de la diversité un axe majeur de sa politique sociale et renoncer à la mettre en oeuvre là où devrait se forger, par excellence, l’expérience du vivre ensemble et de la tolérance : l’école.

Notre société ne peut pas vouloir faire de l’autonomie des personnes un de ses objectifs prioritaires et en refuser l’apprentissage dès le plus jeune âge dans la relation accompagnant/accompagné.

Notre société ne peut pas vouloir favoriser, pour tous, la meilleure insertion professionnelle et refuser à plusieurs milliers d’enfants les meilleures conditions pour s’y préparer et y prétendre.

Cela reviendrait à bafouer l’intitulé même de la loi du 11 février 2005 « Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées »…

9- Les solutions existent et sont « sur la table »

La FNASEPH (Fédération Nationale des Associations au Service des Élèves Présentant une situation de Handicap) et la FGPEP (Fédération Générale des Pupilles de l’Enseignement Public), notamment, ont formulé des propositions dans le cadre du Groupe de travail interministériel qui s’est réuni en 2009 et 2010. Ces propositions, dont on peut regretter qu’elles n’aient pas, jusqu’alors, été prises en compte, demeurent totalement d’actualité :

Grandir à l’école, La FNASEPH et la FGPEP ont résumé leurs revendications en 5 points :

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