CAFE PÉDAGOGIQUE : Grenelle du Handicap : La Fnaseph « déçue » du « sur place » du ministère

cafepedagogiqueEncore une fois, le rendez-vous des parents d'enfant handicapé avec l'école est loupé. A l'occasion de la réunion du second "Grenelle des familles", la Fnaseph exprime sa déception à propos de la politique menée par l'Education nationale envers les élèves handicapés. Malgré le sprogrès de la scolarisation, les choses ne vont pas assez vite pour des parents qui se battent avec de nombreuses difficultés, y compris une certaine résistance de l'institution scolaire. En 2012 Luc Chatel avait boudé le premier Grenelle. En 2013, si des membres de l'institution scolaire participent à l'événement, la ministre s'est excusée...

Déceptions

 « Après un marathon de six mois, à quoi a servi le groupe de travail sur la professionnalisation des Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) ? » demande Sophie Cluzel. Elle dirige avec brio la Fnaseph, une fédération d’associations de parents d’enfants handicapés. Les parents sont toujours dans l’attente de la publication du rapport de Pénélope Komitès qui était prévue à la mi-avril. Le ministère de l’éducation nationale bloque sa sortie sous différents prétextes.  « Je suis très déçue », nous confie S. Cluzel. «  Maintenant c’est clair que c’est trop tard pour qu’un changement ait lieu à la rentrée 2013. Tout est donc repoussé encore une fois à la rentrée 2014. On fait du sur place". La Fanseph relève aussi que "plus rien n’avance au niveau de la formation des AVS". Elle déplore que Vincent Peillon n’ait pas inscrit dans la loi d'orientation la formation à ) l’accueil des enfants handicapés dans les missions obligatoires des Espe (futures écoles de formation des enseignants).

 

Mais la Fnaseph a aussi des motifs de satisfaction. C’est le cas avec l’annonce le 28 mai du renouvellement des 12 000 emplois d’EVS, même si elle ignore toujours quelle sera la répartition entre emplois administratifs et auxiliaires de vie pour les enfants handicapés. Elle est satisfaite aussi de la modification par le Sénat du projet de loi d’orientation sur l’école qui a annulé un amendement qui donnait le droit aux seuls enseignants de revenir sur la scolarisation d’un enfant.

Où en est la scolarisation ?

Actuellement près de 220 000 enfants handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire. C’est le double du nombre d'élèves en 2006. Pour autant la Fnaseph se plaint des fractures à l'intérieur de l'institution scolaires. Si 136 000 jeunes sont scolarisés dans le primaire on n'en a plus que 64 000 en collège et 16 000 en lycée. Au total 80 000 bénéficient d'un AVS c'est trois fois plus qu'en 2006.

Mais tout n'avance pas assez vite. le chantier de la formation et de la professionnalisation des AVS piétine. Le rapport Komites devait apporter des propositions. La situation budgétaire, le débat actuel sur la loi d'orientation en retardent la publication. George Pau-Langevin avait promis "un véritable métier organisé". Absente le 29 mai au Grenelle, elle a fait porter un message où elle reprend une formule historique un peu malheureuse : "nous vous avons entendu". Pour elle la loi mettra en place une école inclusive.

Quelle insertion professionnelle ?

Mercredi 30 mai, lors du Grenelle, les parents ont échanger sur des dispositifs concernant la scolarisation, la professionnalisation des AVS et l'insertion professionnelle des handicapés. Les parents ont porté beaucoup d'intérêt à l'expérience soutenue par le rectorat de Clermont-Ferrand pour l'insertion professionnelle des jeunes handicapés. Le Greta de Clermont-Ferrand forme ces jeunes après 16 ans à une douzaine de métiers et organise des stages en entreprise. Le taux d'insertion est de 55%.

Alors que la scolarisation progresse tant bien que mal, l'insertion professionnelle apparait déjà à la Fnaseph comme le prochain combat. "Que serait une scolarisation en milieu ordinaire si elle ne débouche pas vers une insertion professionnelle ?", demande S Cluzel. Or sur ce terrain peu d'académies ont fait le chemin de Clermont-Ferrand. "On est fatigué d’être les référents de parcours de nos enfants", souligne S Cluzel. "Nous ne sommes pas un pourcentage, nous sommes des jeunes, des parents , des amis soucieux de la participation de tous dans notre société. Nous ne voulons pas être la variable d'ajustement budgétaire et électorale des gouvernements".

François Jarraud

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